J - 6.

Fin octobre, la voisine, qui est de surcroît ma propriétaire, a fait étêter les "siempre verde" qui avaient envahi tout l'espace au-dessus de la piscine.

Le résultat me parut désolant, la haie clairsemée, laissant apparaître le garage qu'elle venait de faire construire, les troncs décharnés des arbres pointant tels les pieux des arbres pétrifiés de Mar Chiquita, et la terre à nu autour de la piscine.

Pour cacher tout ça j'ai acheté fin novembre une douzaine de pieds de caña de azucar roja. J'ai creusé les puits, planté, arrosé ces plants avec amour.

Un mois plus tard. Remarquez avec quelle rapidité les troncs des "siempre verde" refont des pousses à partir du pied. Les cañas s'élèvent également très rapidement.

Fin janvier, ça pousse, ça pousse.

Le 10 mars, le mur de verdure est reconstitué et la vue bien plus agréable qu'avant.

Et maintenant, certains ont atteint près de trois mètres de haut et le vent crée des vagues sans cesse chatoyantes des reflets lie-de-vin et vert tendre des longues feuilles ondoyantes. Le mouvement perpétuel attire l'œil irrésistiblement, longuement.  De toute beauté.

L'eau très claire laisse apparaître le fond de la piscine sali par la poussière et la terre amenées par les fortes pluies de ces derniers jours. Elle sera nettoyée demain et retrouvera le bleu qui lui sied.

La caña de azucar, évidemment rien à voir avec la canne à sucre bien qu'étant de la même famille, est une vrai merveille, elle prend trois mètres au printemps, on la taille à ras à la fin de l'automne et elle repousse l'année suivante, c'est très beau et ça n'est pas envahissant comme les bambous alors que le "siempre verde", lui, envahit tout mais garde son feuillage toute l'année.