Un proverbe bien connu dit : l'oisiveté est mère de tous les vices, et Georges Bernanos prétend que le monde est dévoré par l'ennui.
Oisif ne veut pas dire rester sans rien faire, mais faire les choses qui nous plaisent au rythme qui nous convient. L'oisiveté s'oppose au travail. L'école buissonnière n'est-elle pas le sel de l'oisiveté ? Personne n'est indispensable, ainsi nous ne sommes absolument pas tenu de respecter les dogmes des classes dominantes et de la société sur les relations au travail. Les bourreaux du travail qui ne pensent pas à vivre en dehors de leur travail n'empêcheront pas la Terre de tourner. Depuis l'Antiquité, l'oisiveté est une vertu aristocratique, est-ce à dire que le travail est une vertu plébéienne ? Dans le monde moderne du travail c'est une contre-valeur qui s'apparente à la paresse, alors que le travail n'est qu'agitation quand l'oisité invite à la pondération. La "réduction du temps de travail" n'est elle pas, en quelque sorte, une apologie de l'oisiveté ?
"La crise morale française porte un nom : c'est la crise du travail" (Nicolas Sarkozy - Le Monde - 23 janvier 2007)
"Le travail est l'opium du peuple et je ne veux pas mourir drogué" (Boris Vian)
Etre oisif est un art qu'il faut savoir pratiquer sans s'ennuyer.
Pourtant l'activité de l'inactif n'est pas toujours de tout repos. La liste des activités non-productives et librement choisies est individuelle et impossible à dresser de manière exhaustive. Personnel et en vrac : apprécier un bon petit déjeuner dans la clarté et le silence du petit matin, contempler le mouvement du vent dans les arbres, regarder la vie mystérieuse des insectes, admirer les couleurs des fleurs qui nous entourent, écouter le chant des oiseaux et s'extasier devant leur plumage, s'étonner de la vitalité des plantes, prendre le temps de penser, de philosopher, s'émerveiller de la lumière du soir et des crépuscules d'orage...
... goûter de nouveaux plats, se pâmer devant un bon vin, humer l'odeur d'une bonne épaule d'agneau qui grille...
... en profitant de la douceur des nuits d'été...
...espérer la visite des amis, boire une bière bien fraîche avec eux, écouter les copains jouer de la musique, et lire...
"L'ennui, qui dévore les autres hommes au milieu des délices, est inconnu à ceux qui savent s'occuper par quelque lecture. Heureux ceux qui aiment à lire." (Fénelon, extrait de Télémaque)
Une leçon de savoir bien-vivre.