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28 janvier 2008 1 28 /01 /janvier /2008 21:47

En route pour Cuenca, j'ai décidé de faire une étape d'une nuit à Guayaquil dans un petit hôtel que je connais proche du Malecon.

Le matin, sortant prendre un petit déjeuner dans un café proche de mon hôtel, surprise! Le calme absolu, personne dans les rues, aucune voiture, pas un commerçant ouvert, toutes les boutiques rideau tiré. J'avais perdu la notion du temps, nous étions dimanche et comme dans le fameux sketche « sunday is closed »

J'errais à la recherche d'un café ouvert sur l'avenue du 9 Octobre, tout en profitant du calme, de la douceur et du soleil matinal. J'étais là, dubitatif, lorsqu'un monsieur d'un certain âge, cheveux poivre et sel, sourcils en broussaille, m'aborda et me demanda ce que je cherchais et d'où je venais.

Ah! Francés! Et de me montrer une relique, une antique R5 garée sur l'avenue, en effet il ne me semblait pas devoir rouler sur l'or. C'est la mienne précisa-t-il, je l'ai achetée neuve en France il y a bien longtemps.

Nous nous assîmes à l'ombre sur un des nombreux bancs de l'avenue, et il m'entreprit sur un grand homme qu'il admirait, Napoléon, ses victoires en citant les dates, ses maréchaux, en particulier Ney et Murat.

J'aimais bien Chaban Delmas me dit-il, en passant du coq à l'âne.

Et puis le général de Gaulle, voilà un homme qui avait une certaine vision de l'Europe, ajouta-t-il. Et de me raconter par le menu l'attentat du Petit Clamart, et la « fuite » du général à Baden Baden en mai 68 pour rencontrer le général Massu. Ah! Encore un sacré bonhomme ce Massu. Puis il me commenta la politique du général concernant l'autonomie des colonies françaises.

Ensuite il a abordé les problèmes que rencontrait l'Europe avec l'immigration en provenance des pays d'Afrique, pour continuer par la guerre entre la Serbie et la Croatie et l'éclatement de la Yougoslavie.

Il m'a parlé de la « bandera » espagnole. Je suis un métis, mais fier d'être un métis d'espagnol affirma-t-il, péremptoire.

A 9 h 00, un bar derrière nous a ouvert ses portes, il s'est levé, m'a salué chaleureusement et il est parti. Nous avions discuté près d'une heure, ou plutôt il avait discuté. Personnage bizarre qui connaissait bien les faits militaires, j'ai d'ailleurs pensé qu'il fût un ancien militaire.

Pendant que je prenais mon petit déjeuner, il revenu me porter le journal du jour, je m'étais plaint de ne pas arriver à le trouver ce dimanche-là. Il n'a jamais voulu que je le rembourse, ni que je lui offre un café et il s'en est allé, comme ça. Fier.

Drôle de rencontre, mais la journée commençait bien.

 

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commentaires

P
Ils sont adorables les Équatoriens, mais ce n'était certainement pas un militaire, ni un éclesiastique…<br /> On en reparlera
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